Difficile de concevoir qu'un bébé pourrait "faire" une dépression! D'ailleurs le DSM, l'ouvrage mondialement reconnu qui répertorie les troubles psychiques, n'en fait pas mention.
Mais la dépression du nourrisson n'est pas inconnue des médecins, même si certains évitent d'employer ce terme et lui préfèrent celui de retrait relationnel.
Dépression du nourrisson: définition
La dépression du nourrisson est une détresse liée à une interruption du lien qui se crée entre le bébé et sa maman. Elle peut survenir très tôt (dès la naissance selon certains) ou pendant toute la petite enfance jusqu'à l'âge de 5 ans.
La dépression du nourrisson est exceptionnelle et très différente de celle de l'adulte.
Les signes de dépression du nourrisson
Le signe principal est appelé "retrait relationnel". Le bébé interagit peu avec son entourage. Au lieu que les interactions se développent en fonction de la croissance de l'enfant, on observe une diminution:
- du babillage
- de l'activité corporelle (mouvements spontanés ou volontaires)
- de son intérêt pour son propre corps
- de ses interactions visuelles
- de sa capacité à attirer l'attention
- …
Ce retrait relationnel apparaît comme une rupture dans l'évolution du tout-petit qui se développait normalement jusque-là.
Chez les enfants un peu plus grands, on peut remarquer une tristesse, des pleurs fréquents, de la nervosité, un refus de jouer et surtout un manque de vitalité et une passivité par rapport à l'entourage.
À noter que ce symptôme de retrait relationnel est observé également dans d'autres pathologies comme l'autisme ou certains retards cognitifs.
Le diagnostic du médecin est bien sûr primordial.
Avec le temps, d'autres signes peuvent apparaître comme l'apathie, l'anorexie, une indifférence quasi-constante. Il est important d'y prêter attention et de réagir rapidement. Les tout-petits possèdent de grandes capacités de résilience, et plus le traitement est précoce, plus il est efficace, et moins il laisse de séquelles.