Quoi de plus naturel que de mastiquer ? Pourtant, certains ne supportent pas d'entendre les bruits de mastication de leur entourage au point que cela déclenche chez eux une aversion, du dégoût, une grande colère, parfois même des réactions impulsives incontrôlables. On parle de misophonie, littéralement : haine du bruit.
Les chercheurs connaissent encore peu ce trouble qui a été reconnu comme tel seulement en 1990.
Quels bruits sont incriminés ?
Dans 80% des cas, ce sont les bruits de mastication qui sont incriminés, mais il y a aussi les raclements de gorge, les reniflements, ou de multiples bruits répétitifs comme le clic du stylo qui écrit ou le fait de taper sur un clavier.
Misophonie, acouphènes, hyperacousie : quelles différences ?
Il ne faut pas confondre le malaise provoqué par la misophonie et celui qui est dû aux acouphènes ou à l'hyperacousie.
Les acouphènes sont des bruits que le sujet entend, mais qui ne proviennent pas de l'extérieur. Ils sont dus à un dérèglement situé au niveau de l'oreille.
Tandis que dans le cas de la misophonie, le bruit est réel et de niveau acoustique normal, mais il est perçu comme insupportable. À noter qu'on estime que 10% des personnes souffrant d'acouphènes souffrent aussi de misophonie.
Un autre trouble qui est proche mais différent est l'hyperacousie : la personne entend tous les sons de façon amplifiée. C'est une hypersensibilité aux sons, comme si la personne avait une ouïe trop fine.
Misophonie et mal-être
La misophonie peut être source de grande anxiété. Bien souvent, les misophones se réfugient dans l'isolement afin d'éviter de souffrir, ou parce qu'elles ont honte de leurs réactions.
Certaines essaient de mettre en place des stratégies (boules Quiès, écouteurs avec musique pour couvrir les sons, écoute régulière de "sons blancs"...), ceci avec plus ou moins de succès. Mais heureusement, certaines thérapies comme les TCC (thérapies comportementales cognitives) commencent à prouver leur efficacité dans le traitement de la misophonie.